Par Aurélie Ngo, Educatrice de jeunes enfants (EJE) de formation et aujourd’hui formatrice en travail social à l’IRTS IDF sur le site de Neuilly sur Marne.

J’ai travaillé en crèche publique et privée, dans des multi-accueil plus ou moins grand, auprès des équipes et en direction pendant plus de 10 ans avant repartir en master 2 pour me consacrer à temps plein à la formation. Intégrer l’association Agir pour la petite enfance dès sa création en 2014 pour agir dans la valorisation du trio parent/enfant/ professionnel était une évidence.

Chers parents et professionnels,

Après ce long confinement, le déconfinement est arrivé est avec lui quelques craintes, peurs… et si dans le monde d’après les enfants ne retrouvaient pas leur repère ?

Je me suis rappelé un échange que j’avais eu en crèche avec un parent et une professionnelle. L’un des enfants devait changer d’espace de vie à la rentrée et cela inquiétait la mère.

Je l’avais questionnée à l’époque sur les vacances qui arrivaient, elle avait prévu de partir dans un camping, dans un bungalow. Elle m’expliquait à quel point elle était impatiente, que cela allait faire du bien à tous.

Nous avons échangé sur ce qu’elle allait mettre dans sa valise, sur ce que les parents de jeunes enfants emmènent en vacances. Est-ce trop ? Ou pas assez ? La baignoire et le transat ? Ou une bassine suffira pour le bain et pour le sol une serviette sur le sable ?

Jamais il n’était venu à l’idée de cette maman de prendre les rideaux de la chambre du bébé, ni même le cadre au-dessus de son lit. Elle ne craignait pas que son enfant puisse être perdu dans cette chambre sans repère, comme beaucoup de parents d’ailleurs qui partent en vacances.

L’envie de vacances, le discours positif, la joie d’y être, qu’elle a partagé avec son enfant ont permis de passer de très bonnes vacances, mais aussi une rentrée simple. Comme pendant les vacances, cet enfant est allé à la découverte de ce nouvel espace, à tâtons au début, puis pleinement très vite. Il avait des repères, parmi les professionnels et aussi parce que la maman rassurée avait porté ce moment comme une fête. La professionnelle avec nous aussi a fait de ces retrouvailles un moment de fête.

Chaque parent est différent et chaque enfant l’est aussi. Mais je connais les professionnels petite enfance et je sais leur bienveillance et leur capacité créative à faire de moments parfois complexes, un moment de fête, ou naturellement un moment simple.

Alors et si nous faisions de cette situation exceptionnelle une opportunité de nouvelles expérimentations pour les tous petits, portées par le regard rassurant des adultes qui les entourent ?

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