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Récit de confinement en mode slow pédagogie par Méline Dutrievoz

Par Méline Dutrievoz, éducatrice et formatrice, passionnée par la recherche en petite enfance. Débordante de motivation pour apporter de la pertinence éducative aux petits comme aux grands, Méline travaille en regard de toute la scène pédagogique internationale. La curiosité, la créativité et l’ingéniosité font, selon elle, partie des plus belles caractéristiques d’un être. Les ateliers Ebullarium et les formations Slow pédagogie qu’elle propose valorisent et développent pleinement ces 3 axes. Vous pouvez retrouver toutes ses propositions sur ses deux sites internet : 
www.slow-pedagogie.fr et www.ebullarium.fr 
Méline est la directrice du jury des Girafes Awards depuis 2017.

Cette période de confinement (et de ralentissement) me donne, plus que jamais, envie de vous parler de Slow pédagogie. Cette approche qui prône le plaisir du jeu simple et du jeu en extérieur, la fierté de l’apprentissage et de l’accès à l’autonomie, ou encore le bonheur des instants partagés et co-construits.
A la maison avec trois enfants de moins de 5 ans et du télétravail, j’ai beau être « experte » de la petite enfance et auteure de la slow pédagogie, j’ai eu ma phase d’appréhension face à ce nouveau rythme qui surgissait tout à coup.

Et puis je me suis rappelée mes fondamentaux pédagogiques :
– l’intérêt des jeunes enfants pour la collaboration avec l’adulte,
– leur soif d’en apprendre toujours plus sur leur environnement proche,
– le succès du matériel simple,
– l’importance du lien,
– la valeur de nos propres souvenirs d’enfance.

Ces fondamentaux me guident au jour le jour et c’est ainsi que, confinés à la maison nous avons :
– rempli et étiqueté des bocaux de lentilles, riz et pâtes,
– fait des concours de grattes-ciel,
– concocté de vraies bonnes recettes et mijoté de vraies fausses soupes aux fleurs,
– rangé les vêtements d’hiver par âge,
– construit des cabanes dans des endroits insolites de la maison et dormi dedans,
– appris à baigner le dernier né,
– fait des expériences chimiques avec du jus de chou rouge,
– réalisé notre arbre généalogique,
– créé notre propre jeu de société « story stones »,
– regardé beaucoup d’albums photos,
– et fait de grandes parties de chatouilles.

Après 3 semaines de confinement les journées sont intenses mais tranquilles. Chacun semble voir ses besoins respectés et la logistique ne nous a pas encore débordé.
Les enfants ont le temps de tester leurs idées et de faire aboutir leurs « projets », les adultes profitent de quelques moments de temps libres grâce à l’autonomie acquise des enfants, l’intendance est assurée en équipe « inter-âge » dans un prétexte de développement de l’autonomie.
Un conseil ? Je dirais qu’il ne faut peut-être pas chercher à occuper les enfants d’un côté pour espérer faire autre chose d’un autre côté. Plutôt travailler à créer une ambiance qui confère aux enfants un sentiment de valeur à leurs activités (la considération verbale et les instants partagés produisent cela).  Dans un tel contexte, les enfants s’épanouissent et gagnent en indépendance : des ingrédients précieux dans le cas présent, d’une vie en confinement.

JJ Rousseau disait : « Vivre est le métier que je veux lui apprendre ».
Je crois que ce confinement peut-être une merveilleuse opportunité d’apprendre ce beau métier à nos enfants !

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