Inventer l’alternative pour les enfants autiste
Maman d’un enfant autiste, Céline Bénabou, par ailleurs membre du Comité des (Pas) Sages d’Agir pour la Petite Enfance, a créé l’école « Un pas en avant ».
Céline Bénabou est mère de famille. Un de ses enfants est autiste et, comme un très grand nombre de parents, elle ne souhaite ni le placer dans un Institut Médico-Éducatif (IME), ni dans une classe Unité localisée pour l’Inclusion Scolaire dite classe ULIS, ni qu’il soit pris en charge à la maison ou en hospitalisation de jour.
Aucun de ces modes de vie ne lui semble satisfaisant. La prise en charge à domicile est une aberration pour des enfants qui justement présentent des troubles de la socialisation. La collectivité sans un personnel en nombre suffisant l’est aussi, pour des enfants si particuliers.
On le sait, chaque enfant est unique, et a des besoins, des envies, des capacités propres. Chacun son rythme, chacun ses goûts… C’est pareil pour un enfant autiste, avec encore plus d’acuité. Certains ne peuvent pas parler, d’autres pourraient mais ne veulent pas.
Selon Céline Bénabou, ce qu’il faut aux enfants autistes, c’est une prise en charge individuelle, par un personnel qualifié, dans un environnement collectif.
À l’âge de neuf ans, son fils entre à l’école « Un pas pour la vie », créée par Églantine Eméyé. Un lieu qui répond à ces exigences. Lorsque l’école ferme ses portes en 2013, Céline Bénabou crée « Un pas en avant », sa propre école.
Une soixantaine d’enfants, entre deux et dix-huit ans, répartis entre Paris et Montreuil, y passent la journée ou la demi-journée. Chaque enfant passe du temps avec un psychologue, pour un moment dit « un pour un », un face-à-face pendant lequel ils travaillent et jouent. C’est là un temps précieux pour l’enfant, qui travaille sur le langage et apprend son rôle d’élève.
Les sorties à la bibliothèque, au musée ou dans un studio de photo, les ateliers cuisine, les séances de motricité ponctuent le reste de la journée.
En France, un enfant sur cent cinquante naît avec un symptôme autistique.
Céline Bénabou était présente à la réunion du comité des (Pas) Sages au printemps 2018 lorsque le thème de l’année à venir a été choisi : « Pareil, pas pareil ». Tout un programme, qui est pour elle toute sa vie.
En pratique :
www.unpasenavant93.com