La mère

La mère, la gardeuse d’enfants, la nounou, la nourrice, l’assistante maternelle… Tous ces termes anciens ou récents désignent la femme qui, dans sa maison, élève des petits enfants.

L’éducation qu’elles donnent aux enfants est-elle si loin que cela, de celle des pédagogues ?

Dans les siècles précédents, avec les grands pédagogues que nous allons évoquer, les mères sont très importantes et la relation maternelle reste le repère durant plusieurs siècles. J. Pestalozzi écrit sur le fait que l’enfant apprend l’essentiel des sentiments dans les bras de sa mère. F. Fröbel, le fondateur des jardins d’enfants, publie des ouvrages de chants et de jeux pour les mères. Pauline Kergomard, qui a voulu rajouter l’adjectif de « maternelle » à l’école en 1882, se réfère souvent à son amour de mère lorsqu’elle fait ses inspections dans les écoles. Pour elle, l’éducatrice est comme une mère intelligente et dévouée. Plus tard, ce sont les pédiatres et autres professions médicales et psychologiques qui vont apporter des lumières sur l’importance de la relation maternelle.

La collectivité n’est pas faite pour les petits. Si l’enfant peut être dans un lieu où chaque pièce a un sens « comme à la maison », c’est important. Un accueil affectueux qui lui signifiera qu’il est le plus important, qu’il est chez lui, le mettra en confiance. C’est essentiel. Assister à une bonne entente entre les adultes qui le concerne est très constructif pour lui car sécurisant.

S’il y a un ou deux autres enfants avec lui, ce peut être un enrichissement. C’est comme avec les frères et sœurs.

Sur le plan éducatif, le fait que l’enfant soit dans une maison est très important.

Une cuisine peut être un lieu d’apprentissage fabuleux, non seulement l’enfant est très intéressé par tout ce qu’il y a, mais il sait que c’est là que l’on prépare la nourriture. Il y sent une dimension vitale. Il y a de nombreux objets qui lui paraissent magiques et surtout, c’est là que l’adulte agit et il a besoin de sa compagnie.

Confier une partie de la préparation de la cuisine à l’enfant lui apporte de nombreux éléments qui lui serviront plus tard à l’école. Il y a les mélanges, les couleurs, les odeurs, les textures, les poids, les dimensions qui sont plein d’enseignement et ensuite, il va consommer. Tout a un sens, un but : c’est la vie. Pour les autres pièces de la maison ou de l’appartement, l’enfant y découvre  aussi des fonctions différentes d’intimité, d’accueil, de rangement, de choses permises et interdites.

Il s’y sent bien. Il a une vie régulière, sécurisante et pleine de rencontres avec des objets et des personnes qui lui donnent envie d’agir et d’aimer.

L’éducation se fait par elle-même puisque l’enfant est sécurisé, qu’il a une vie régulière, qu’il se sent aimé et peut agir et échanger. Il apprend la vie, ses limites et ses élans.

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