Maria Montessori

Qui est cette pédagogue dont on parle si souvent ? Née  en 1870 en Italie, Maria Montessori [1] est la première femme médecin italienne. Ce qui laisse supposer qu’elle avait du caractère. On la représente souvent vieille dame avec un grand chapeau, mais un film sur l’Éducation Nouvelle la montre jeune, avec un regard vif et une joie de vivre. Elle s’occupe de l’éducation des enfants déficients en s’inspirant de ses prédécesseurs : Jean Itard et Edouard Seguin. La méthode qu’elle met au point s’avère efficace et elle décide de l’expérimenter avec des enfants valides. Son expérience en Italie se déroule dans la banlieue populaire de Rome avec La casa des bambini. Son but, entre autres, est d’éduquer les parents par l’intermédiaire des enfants. Elle a un impact incontestable durant sa vie et dans le monde entier et décède en 1952.

Ses idées principales sont centrées sur une philosophie humaniste, marquée par un séjour de sept ans en Inde.

A la suite d’observations fines et nombreuses, elle déclare que l’enfant doit être respecté dans ses différentes manifestations. Elle s’appuie sur une profonde confiance en ses capacités pour argumenter sa pédagogie.

C’est par la main que se forme l’esprit, nous dit-elle. Son désir de voir les enfants  manipuler en toute liberté est fondamental car c’est en étant maitre de son geste, même si celui-ci parait maladroit, que l’enfant construit la connaissance de lui-même et de son entourage.

Elle a écrit un ouvrage qui s’appelle L’esprit absorbant de l’enfant où elle explique que l’enfant « prend » tout son environnement. C’est grâce à cet esprit absorbant que l’enfant va faire les apprentissages impressionnants qu’il fait les trois premières années de sa vie. Comme par exemple le langage. D’où l’intérêt de lui offrir un entourage bienveillant et où il aura des repères sécurisants.

Alors l’éducateur organise un environnement qu’elle va appeler l’ambiance. L’enfant y est et s’y sent en sécurité car c’est un endroit ordonné. L’ordre est important car cela sécurise l’enfant. Il sait où est chaque objet et il est libre de les choisir pour faire diverses expériences. A la suite de quoi, l’enfant apprend à ranger. Dans cette ambiance affectueuse, l’enfant à son tour apprend à vivre peu à peu, à son rythme, harmonieusement avec les autres.

Montessori a conçu un matériel très intéressant et esthétique. Il stimule les différents sens de l’enfant avec méthode. L’enfant discerne, classe, remet chaque chose à sa place. Plus tard, d’autres manipulations amèneront l’enfant à apprendre à écrire, lire, calculer.

L’adulte intervient de façon retenue et ajustée à chaque enfant pour qu’il se sente le maître de son geste et trouve la solution lui-même. « Aide-moi à faire seul » nous dit-il. N’avons-nous pas été saisis par la grandeur et la beauté d’un enfant concentré ? Concentration qui a pour conséquence d’affirmer sa personnalité car l’enfant y acquiert ainsi confiance en lui. Par exemple, il apprend à se déshabiller seul et M. Montessori propose un matériel où il défait un lacet et remet des boutons, manipule des fermetures à glissière etc…ainsi lorsqu’il voudra les faire sur lui, il sera prêt.

Elle propose des activités dites de la vie quotidienne où là aussi, l’enfant fait des manipulations en se sentant responsable, puisque ces activités sont pour le bien de la communauté : mettre la table, nettoyer la cage du cochon d’Inde, essuyer les tables et chaises. Le matériel est ajusté aux petites mains de l’enfant.

Bibliographie : Montessori M., L’enfant, Desclée de Brouwer, plusieurs rééditions. Dans cet ouvrage incontournable M. Montessori transmet ses convictions et ses propositions à partir de ses observations.

[1] Page 153 de l’ouvrage : Les pédagogues dans l’histoire, Moussy B., Chronique sociale, 2016

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