Depuis des années, Bernadette Moussy écrit sur les pédagogues de l’histoire. Interrogée sur le thème « Pareil, pas pareil », elle nous livre sa réflexion, faisant de la découverte des différences et des similitudes le chemin qui mène à la connaissance de soi et à la créativité.

1/ L’enfant dit : tiens, c’est comme…

L’enfant découvre le monde par le « Pareil, pas pareil », c’est-à-dire par la comparaison. Entouré de beaucoup de choses qu’il ne comprend pas, il est dans un environnement qui l’attire et en même temps le dépasse. Où il découvre que certaines choses se ressemblent, d’autres pas. Que certains moment se ressemblent, d’autres pas. Il découvre aussi les valeurs : ce qui est bien ou mal, important ou pas. L’enfant se construit grâce au « Pareil, pas pareil ».

En plus des découvertes que l’enfant fait par lui-même, il y a les différences que les adultes évoquent naturellement devant lui : le matin, le soir ; la nuit, le jour ; le chaud, le froid… La vie de l’enfant est ponctuée de ces comparaisons que les grands nomment. Ces valeurs, ainsi mises en évidence par les adultes, sont ancrées dans le quotidien de l’enfant, ce qui permet à celui-ci de les saisir plus facilement.

2/ Puis, l’enfant dit : c’est comme, mais pas tout à fait…

Vers 3 ans et demi, 4 ans, l’enfant nuance son observation en disant : Ah, c’est comme… mais pas tout à fait. 

L’enfant découvre la nuance. Alors qu’on voudrait que les choses collent, la vie est faite d’un petit peu plus ou moins, d’un peu en avance ou en retard, bref de « pas tout à fait ».

Ce « pas tout à fait » est fondamental pour l’ouverture d’esprit. C’est dans cette petite faille que la création est possible.

A l’opposé de tout totalitarisme, ce « pas tout à fait » mène à la réflexion, au doute.

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