Les pleurs ont mauvaise côte. Signe de faiblesse, de protestation, de caprice ! Les bébés font la comédie ! Sauf qu’aujourd’hui, tout le monde sait que pour manipuler, il faut avoir la faculté de réfléchir consciemment, or pour réfléchir consciemment, il faut que les lobes frontaux soient suffisamment matures, ce qui est impossible avant 1 à 2 ans ! Mais alors ? Les pleurs ?

Psychologue clinicien, Éric Binet constate avec un immense dépit que les pleurs des bébés restent mal interprétés par tous les professionnels de la petite enfance, pédiatres, psychologues, éducateurs… Personne n’est formé pour comprendre ces pleurs : « Comment tenir compte de l’avis de professionnels qui dès lors vaut celui du boulanger ! »
Or l’enjeu est de taille, puisque des parents dans l’incapacité de comprendre ce qui se passe chez leur enfant peuvent commettre des violences graves. Faisant le constat d’une responsabilité collective, Éric Binet l’affirme : « Il faut former les professionnels dans les écoles de puériculture et de psychologie, c’est un impératif de santé publique ! »

Que faut-il comprendre aux pleurs des bébés ? Qu’ils sont utiles à sa survie. À un âge où le cerveau primitif ne permet pas de réguler ses émotions, les pleurs sont le moyen à disposition du tout-petit pour appeler l’adulte quand il en a besoin.
En plus, les pleurs libèrent les toxines du stress, ils ont donc un effet bénéfique sur son bien-être.
Donc les pleurs permettent au petit de gérer son stress et de créer un lien d’attachement.

La participation d’Éric Binet au D.U. Accompagnement à la Parentalité est une goutte d’eau : en 2 heures, il effleure le sujet car, dit-il, un travail personnel est nécessaire.
De quoi parle-t-il ? Lorsque notre bébé pleure, il faudrait observer ce qui se passe en nous, car les pleurs de notre bébé nous renvoient à nos propres pleurs qui à l’époque, ont été réprimés, au lieu d’être accompagnés. Ils réactivent nos souvenirs enfouis. À l’aide d’exercices pratiques, il amène les pédiatres du D.U. à observer leurs réactions face aux pleurs des bébés, les encourageant à être connectés à leur ressenti.

Par ailleurs, Éric Binet dirige un centre de formation, le FPEPEA (Formations Psychothérapies, Enfance, Protection de l’Enfance et Adolescence), où il s’adresse aux professionnels de la petite enfance. Ils informent sur l’origine des pleurs et la manière d’en parler aux parents. Ils donnent aussi des conférences ouvertes à tous les parents.
Et depuis sa place d’observateur privilégié, avec vue sur les professionnels et les parents, il constate qu’une révolution est en cours, avec une génération de professionnels attentifs à la bienveillance.

www.fpepea.fr

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