Céline Mursier : les bons contes font les bons amis
Bibliothécaire, Céline Mursier a écrit en 1998 une bibliographie des contes, « Il était une fois en Seine-Saint-Denis » pour laquelle elle a écrémé pour ne garder que les plus vivants, les plus agréables à lire à voix haute, les plus bienveillants. Aujourd’hui directrice de la collection « À petits petons » aux éditions Didier Jeunesse, elle nous apprend à classer les contes par genre, ce que le conte apporte de fondamental aux enfants et ce qui fait la qualité d’un conte.
Toutes sortes de contes :
Il y a la randonnée comme « Roule galette », le conte d’animaux comme Les musiciens de Brême, les contes étiologiques qui explique pourquoi la mer est salée et les contes merveilleux.
Parmi les contes merveilleux, il y a ceux où l’enfant est un héros, comme Hansel et Gretel, ceux des métamorphoses, comme Baba Yaga, ceux des époux surnaturels, comme La Belle et la Bête. Il y a ceux que Céline Mursier appelle « Aux innocents les mains pleines », comme L’oie d’or, où le nigot s’en sort mieux que les autres ? Il y a encore les contes des jeunes héroïnes célèbres, Cendrillon et compagnie, les contes dit « Du bon usage de la magie », comme la poupée qui pondait des pièces de 6 francs, ceux dit de « La mort aux trousses », comme Barbe-bleue. Et enfin les contes « Où les monstres sont défiés ».
Qu’est-ce qui rend les contes si importants aux enfants ?
Là-dessus, Céline Mursier n’a qu’un mot : « Ils ont roulé leur bosse ». Autrement dit, les contes viennent par nature de la nuit des temps. Ils expriment quelque chose de l’humanité toute entière. Et l’enfant ressent cela, qu’il est relié, par le conte, au narrateur et au reste du monde. L’enfant se sent appartenir à une lignée.
En plus, ce monde raconté dans les contes est comme lui : il est peuplé de personnages qui passent par divers sentiments, diverses émotions.
Quel conte choisir ?
Pour Céline Murcier, un conte doit résister à plusieurs contages, renfermer quelque chose de suffisamment fort pour que l’enfant réclame qu’on lui raconte encore et encore. Le conte sert alors de clé à l’enfant en répondant à un besoin différent à chaque lecture.
Il doit être humaniste et bienveillant, surtout pas moralisateur. Céline Mursier se hérisse devant une histoire qui prend l’enfant de haut ou qui lui indique ce qu’il doit penser : « La liberté de l’auditeur doit être entière ! »
Enfin, le texte doit être clair et rythmé. Car il est important que l’enfant puisse se refaire le fil de l’histoire dans sa tête sans difficulté. Si le texte est clair et rythmé, l’enfant retient mieux le vocabulaire et se souvient mieux de l’histoire. Le rythme y est pour beaucoup car la redondance aide les enfants à mémoriser l’histoire.
Radotez, vos enfants vous en seront reconnaissants.
À lire, un conte qui rappelle le travail des assistantes maternelles :
« Tape dans ma patte ! » de Dorothée Copel et Marie Novion, Didier jeunesse, collection À petits petons.
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