Catherine Lefevre nous livre son expérience en tant que présidente du Jury des Girafes Awards 2023 et lève les dessous de l’organisation du dispositif.
C’est une première fois, pour moi, en tant que présidente des girafes Awards. Un titre, mais surtout une fonction pour laquelle j’ai une grande reconnaissance.
J’ai travaillé sur cette 10ème édition entourée d’une équipe, for me, for me, formidable ! une équipe enthousiaste, positive, curieuse et engagée, une équipe passionnée … qui vous ressemble !
Cette équipe c’est le jury.
Un premier jury, de 5 professionnels qui s’est entièrement dédié à la lecture de vos projets.
Lire, comprendre, se projeter dans votre quotidien extraordinaire, pour, vu l’ampleur du nombre de dossiers reçu cette année, faire une pré-sélection selon les 4 grands critères que vous connaissez : le lien avec la thématique, le sens pour l’enfant, le lien avec les parents, et l’analyse pédagogique.
À la suite de cette première étape, le jury des experts, composes de 25 personnes s’est penché sur cette sélection. Une première fois de manière individuelle, et à nouveau, lors d’une journée entière de réunion. Ces acteurs de la petite enfance, ces professionnels de l’accueil individuel ou de l’accueil collectif, ces pédagogues et artistes ont débattu et donner leurs notes pour faire émerger les résultats et le palmarès que vous verrez bientôt.
Vous avez donné le meilleur de vous-même pour illustrer la thématique pop :
P pour parents, professionnels, ou partage, pour populaire
O pour ouverture, pour originalité observer, odyssée, œuvre
P pour pourquoi, positif, ou plaisir
Plus de 250 dossiers de girafes Awards ont été reçus cette année.
Des dossiers, des projets qui ont titillés notre curiosité, amenés sourires sur nos lèvres, et soulevés notre enthousiasme.
Je mesure la chance qui a été la mienne de pouvoir vous lire ; et pouvoir me projeter dans vos réunions de préparations, avec les parents, vos démarches pour trouver des partenaires, les actions mise en place pour partager et impliquer les parents…
J’ai une grande admiration pour votre énergie, votre engagement pour le sens de votre métier, pour ce qu’il implique de vos responsabilités pour les enfants que vous accueillez.
Vos écrits et argumentaires sont de belles réflexions pour l’accueil et le développement du jeune enfant, et sont la mise en valeur de pédagogies remarquables.
Je voudrais partager avec vous les deux composantes que vous avez très majoritairement mises en avant dans vos projets, deux points qui me tiennent à cœur, personnellement et professionnellement :
- La première est l’axe artistique.
L’art et les propositions artistiques sont des éléments fédérateurs. I
ls permettent de mettre en avant les compétences et les performances complémentaires d’une équipe au niveau de l’esthétique visuel, de l’animation, la déclamation, la musique, les arts plastiques…
Mais l’art est avant tout, essentiel au développement du jeune enfant. Je cite Sylviane Giampino : « l’éveil artistique et culturel permet à l’enfant de construire sa sensibilité, sa liberté intérieure, son expression personnelle et son rapport au monde. Ainsi, ils contribuent au développement de son identité. »
Le spectacle, ou la découverte d’une œuvre pour l’enfant, élargissent son horizon d’expérience sensorielle et initie le tout petit a la richesse de la diversité.
Ce temps favorise le sens de l’observation, amène rêverie, calme, concentration, attention, et laisse libre cours au développement de l’imaginaire.
Cela rend le cerveau de l’enfant disponible pour élaborer des pensées, des associations mentales qui sont sous-jacentes aux apprentissages qu’il fait tout au long de la journée
L’écoute est sensible, le rapport à l’œuvre induit une objectivité, une neutralité qui permet à l’enfant spectateur de s’y projeter avec ses ressentis propres ainsi qu’avec ses émotions.
Il vit alors ce moment d’art qui est à sa portée dans un état d’ouverture et d’émerveillement.
- La 2ème composante que j’ai retrouvée dans vos projets est L’émerveillement
C’est unélément fondamental et essentiel qui pousse au questionnement de l’enfant, son éveil et son éducation à la vie.
Je cite laurent Bachler (professeur et philosophe) : L’éveil des tout-petits à la créativité et à la rêverie passe par une forme d’émerveillement devant le monde ; Bien plus qu’une forme de divertissement, cette démarche suppose d’aller à la rencontre du monde, avec le désir de comprendre et de savoir. Ainsi dans cet apprentissage de l’étonnement existe en quelque sorte, une éducation philosophique.
Pourtant, l’étonnement devant l’inconnu et le nouveau, finit par s’éteindre de lui-même par la simple répétition des faits.
L’extraordinaire qui se répète chaque jour finit par devenir tout à fait ordinaire.
Comment se fait-il que parfois nous ne remarquons pas, ou que nous ne remarquions plus ?
Vos projets répondant à la thématique de l’extraordinaire dans le quotidien ont permis de cultiver l’étonnement des tout-petits et celui des jurys par ricochet.
Vos projets ont permis de rallumer … l’étonnement ! l’émerveillement …
Vous montrez par le biais de vos participations toujours plus nombreuses à la semaine nationale de la petite enfance, et aux girafes Awards, combien le secteur de la petite enfance est engagé, investi, et créatif ; vous démontrez combien votre quotidien est riche, multiple, et … extraordinaire.
Merci.